Tourisme Design / Publié le 13 avril 2021
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CHARLEVOIX DESIGN
Un parcours revisité
Rédigé par Diane Laberge – YKQ Média et publié dans INTÉRIEURS 63, ÉTÉ 2014.
Mis à jour par Juli Pisano pour INT.design en 2021.
Côté design, les mariages harmonieux entre hier et aujourd’hui ont la cote.
Dans Charlevoix, l’ethnodesign fait sa place au cœur de grands projets architecturaux à la mémoire plus que vive.
De Baie Saint-Paul à la Malbaie, de l’île-aux-Coudres au Parc des Grands-Jardins, le Charlevoix offre tout un patrimoine à découvrir et une signature design propre à sa micro-culture.
LE TRAIN DU MASSIF DE CHARLEVOIX
La firme Morelli Designers a brillamment redessiné d’anciens wagons à l’abandon, misant sur un design épuré, empreint d’amplitude et de lumière.
Chaque voiture – avec ses plafonds cathédrales de 11 pieds et sa fenestration abondante – offre une vue panoramique sur le fleuve et les montagnes, comme un hommage au paysage de Charlevoix, joyau du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Sur chaque table, un iPad transmet aux passagers, tout au long du trajet, des capsules visuelles et sonores truffées de références culturelles, tandis que des textes poétiques d’écrivains de Charlevoix tapissent les parois extérieures des wagons, comme un grand livre ouvert sur le paysage. Une expérience sensorielle exceptionnelle…
Pour aller plus loin : lemassif.com – traindecharlevoix.com
STATION BLÜ
Ce spa de luxe enclavé à l’orée de Charlevoix fait honneur à la région dans les grands magazines internationaux, dont le fameux Condé Nast Traveler UK, qui le hisse au rang des « cinq spas au monde à voir absolument ».
La firme d’architectes Blouin Tardif a ainsi conçu trois pavillons modernes aménagés en bordure de la rivière, largement ouverts sur le paysage, intégrant des matériaux – déclin de bois et toit de tôle – qui rappellent les granges de la région.
Pour aller plus loin : stationblu.ca – btae.ca
MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN DE BAIE-SAINT-PAUL
Inauguré en 1992, le musée est érigé sur le site de l’ancien cinéma Le Laurentien.
L’architecte Pierre Thibault s’est inspiré du passé pour créer, entre autres, une salle dont les volumes sont en tous points identiques à ceux du cinéma d’origine. Des chaises de balcon ont été récupérées pour devenir «la» chaise-logo du Musée d’art contemporain. Ainsi, l’édifice puise dans le passé pour construire le patrimoine de demain.
Le musée possède l’une des plus grandes collections en art contemporain, acquise en 1982 à la suite du passage des grands peintres de notre époque – Riopelle, Sullivan et bien d’autres – à son Symposium d’art contemporain, un événement annuel qui accueille des artistes en arts visuels d’ici et d’ailleurs depuis 32 ans.
Pour aller plus loin : macbsp.com – pthibault.com
BIBLIOTHÈQUE DE LA MALBAIE
De facture contemporaine, le nouveau bâtiment – conçu par le consortium Bisson ACDF Desgagnés Architectes – met en valeur le paysage-spectacle, favorisant l’approche d’une « histoire racontée » qui révèle la valeur patrimoniale et paysagère du site.
Érigé sur un plateau surplombant le Saint-Laurent, il s’inspire du paysage maritime et des maisons à clins de bois typiques de Charlevoix, privilégiant la pierre et le bois, comme un rappel de ce que la mer expulse sur la grève après les grandes marées.
Le bâtiment propose des aires de contemplation du fleuve à la manière des galeries où il fait bon s’asseoir « en veillant sur le perron ».
Photographe : Stéphane Groleau
Pour aller plus loin : acdf.ca
LES CLOCHERS DES PETITES FRANCISCAINES
En 2007, Baie-Saint-Paul devient la capitale culturelle du Canada. Pour l’occasion, l’architecte Guy Simard est chargé de mettre en lumière les clochers et les coupoles du couvent des Petites Franciscaines de Marie datant du début du 20e siècle.
L’illumination de leurs têtes ornementées pointant vers le ciel dégage une forte symbolique avec une portée historique, patrimoniale, culturelle et religieuse, illuminant ainsi plus de cent ans d’œuvres missionnaires communautaires.
Photographe : François Rivard
Pour aller plus loin : gs-acl.com
LES TERRASSES CAP-À-L’AIGLE
Article rédigé par Marie-Ève B. Sévigny et publié dans INTÉRIEURS 63, ÉTÉ, 2014. Photos: Ulysse Lemerise Bouchard.
« L’architecture est une merveilleuse expression du processus de découverte.»
Glenn Murcutt, architecte
Le projet résidentiel des Terrasses du Cap-à-l’Aigle, réalisé par la firme MU Architecture, prouve avec ingéniosité et de multiples façons la véracité de cette citation.
Niché sur des caps surplombant le fleuve Saint-Laurent, le village de Cap-à-l’Aigle séduit par ses charmes naturels et son patrimoine bâti, qui témoignent tous deux de la longue tradition de villégiature du lieu. Pourtant, ce petit coin de paradis a été une heureuse découverte pour le duo créatif derrière le projet. Courtisés par un promoteur amoureux de la région de Charlevoix, ils ont décidé d’explorer le territoire charlevoisien à travers l’architecture.
Un mariage au paysage passe aussi par un choix judicieux de matériaux extérieurs ; ils sont après tout l’écrin protégeant le bijou. Souhaitant exploiter au maximum le savoir- faire et les matériaux locaux ou québécois, les architectes ont donné une place de choix au cèdre rouge, au bois de grange recyclé teint et au bardeau de cèdre.
Les Terrasses du Cap-à- l’Aigle matérialisent une autre volonté des architectes : rendre hommage au paysage culturel. Partant d’une intention timide mais présente de contribuer à définir l’architecture contemporaine québécoise, Charles Côté et Jean- Sébastien Herr conçoivent en référençant le patrimoine architectural de chez nous.
Sans être criantes, ces références sont plutôt des adaptations d’éléments du bâti traditionnel, réintroduites non pas pour prolonger une tradition, mais pour contribuer à réinventer la culture matérielle québécoise.
Réinterpréter le patrimoine architectural peut aussi se traduire par une coupure plus radicale avec le passé. Pour des raisons pratiques d’isolation, la maison traditionnelle québécoise comportait autrefois de toutes petites ouvertures. Comme le souligne Jean-Sébastien Herr, « nous vivions dans des espaces très introvertis, dans des maisons qui ne s’ouvraient pas vers l’extérieur. Maintenant, grâce aux technologies actuelles, on peut ouvrir la maison vers l’extérieur et profiter de ces vues-là ! » Cette vision est parfaitement illustrée dans le concept de la résidence Marée basse. Composée de deux volumes désaxés et ouverts vers le fleuve, l’habitation semble ouvrir ses bras pour enlacer la lumière et la vue s’ourant à elle. Sans être laissé pour compte, l’espace angulaire entre les volumes se dévoile comme la plage au creux d’une baie, servant aussi de terrasse.
Ces constructions, à mi-chemin entre les maisons unifamiliales et les stations balnéaires, s’unissent à leur environnement, s’appuient sur le savoir-faire local et réinterprètent le patrimoine bâti, afin de construire des espaces de vie qui sont à l’image de la culture contemporaine québécoise.
Si vous êtes dans le coin de Charlevoix, vous pouvez même en louer une, juste pour le plaisir de redécouvrir ce coin de pays à travers une promenade architecturale singulière.
Pour aller plus loin : terrassescapalaigle.com
Que ce soit pour un weekend de sorties culturelles et gastronomiques agrémenté de nuitées dans le confort d’un hôtel bon chic bon genre ou pour une semaine de glamping et de randonnées pédestres, la région du Charlevoix, à moins de 4 heures de Montréal et 90 minutes de Québec brille et inspire. S’agit d’en parler aux Marc-Aurèle Fortin et Jean Paul Lemieux de notre histoire pour s’en convaincre !