PARC DE LA TRAVERSÉE
Un fil vibrant et actif reliant patrimoine, connectivité et vie de quartier
Le plus long parc linéaire de l'île de Montréal, le Parc de la Traversée transforme un ancien terrain vague ferroviaire en un vibrant corridor écologique et culturel de 4,25 km s'étendant de la 1ère à la 53ème Avenue. Conçu par WAA et FNX, ce projet d'envergure insuffle une nouvelle vie à un axe oublié, tissant ensemble patrimoine industriel, biodiversité urbaine et engagement civique.
Aux deux extrémités du parc, des portails monumentaux en acier corten marquent la transition dans cet espace emblématique. Évoquant les structures ferroviaires historiques, ces cadres sculpturaux abritent également des hôtels à insectes, intégrés dans leur architecture et directement connectés aux prairies fleuries qui animent le site. Ensemble, ils offrent un seuil symbolique et écologique vers un paysage accueillant et vivant.
Guidé par trois principes clés — mémoire, mobilité et communauté — le projet propose une vision audacieuse et réfléchie du domaine public contemporain.
Mémoire du Lieu : Le sentier suit fidèlement l'ancien tracé ferroviaire, réactivé comme épine dorsale de la mobilité douce pour la ville. Mobilier, aires de repos et matériaux bruts (corten, béton) rendent hommage au passé industriel du site. Des motifs de voies sablés, une signalétique réinterprétée et des poèmes gravés par les habitants locaux composent une poésie urbaine qui relie les histoires passées et présentes.
Mobilité Inclusive : Conçu pour tous, le chemin comprend à la fois une piste cyclable dédiée et une promenade piétonnière. Chaque détail — largeur, textures, éclairage, signalétique, zones de modération de la circulation — a été soigneusement étudié pour assurer la sécurité, la clarté et l'utilisation saisonnière, y compris le ski de fond en hiver.
Un Espace Communautaire Vivant : Trois haltes thématiques — Patrimoine, Culture & Loisirs, Jeu — servent de micro espaces publics pour la réflexion, le rassemblement et le jeu. Chacune renforce la connexion sociale et l'identité locale, créant plus que de simples points de pause : ce sont des lieux à habiter.
La stratégie paysagère célèbre la nature urbaine résiliente : le projet comporte la première prairie fleurie de l'arrondissement, plantée avec près de 50 espèces — dont beaucoup autochtones et favorables aux pollinisateurs. De plus, des jardins de pluie ont été créés pour capter et filtrer naturellement l'eau pluviale, réduisant le ruissellement tout en améliorant la fonction écologique du site.
Des matériaux robustes et contextuels — corten, bois brut, béton — reflètent l'identité industrielle et en bord de rivière de Pointe-aux-Trembles. Le langage de conception est sobre, contemporain et spécifique au site. Enfin, le nom du parc, choisi lors d'un concours de dénomination public, évoque à la fois un voyage physique et un passage symbolique — du rail au sentier, de l'histoire à l'avenir.
Parc de la Traversée est plus qu'un chemin. C'est un manifeste paysager.
Un geste audacieux, unificateur et inspirant pour les futures transformations urbaines ; il bourdonne de flore, il bourdonne de faune, il bourdonne d'activités humaines et de vie de quartier.
Un des leaders communautaires et visionnaires précoces derrière ce parc, Michel Langlois, a malheureusement perdu sa bataille contre la maladie avant de le voir achevé. À lui — et à beaucoup d'autres comme lui — nous devons ce parc.
