Projet / Publié le 21 décembre 2020
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Philippe Dagenais
Le grand saut… Downsizing done right!
« Less is more »
– Ludwig Mies van der Rohe, architecte eccezionale
par Madeleine Champagne
Philippe Dagenais, étoile dans le monde du design depuis des décennies, a eu plusieurs maisons qu’il a lui-même décorées.
Il en garde de bons souvenirs, entre autres d’Habitat 67 où il a demeuré 11 ans. Puis, choix de vie, désirant profiter de sa liberté d’action, il a récemment fait le grand saut et il est passé d’une habitation de 4 000 pieds carrés, à une unité de condo de 1 200 pieds carrés.
Pari réussi. Aussitôt le seuil de ce nouveau condo franchi, on ne ressent aucun sentiment de « ‘petitesse »’, au contraire on est happé par l’harmonie, la lumière et l’élégance des lieux.
Le secret ? Les choix fondamentaux que Philippe Dagenais s’est imposés dès le départ. En premier : Le quartier, Saint Lambert, joyeux cocktail de verdure et de commerces niche, puis un building neuf, bien insonorisé, avec une belle fenestration, des plafonds de 11 pieds qui donnent de la perspective à un espace. Deuxièmement, la possibilité de modifier les plans du condo, de telle sorte qu’il a pu se doter d’une terrasse trois fois plus grande que le balcon usuel et de se munir d’une cuisinette extérieure complète. C’est le « ’barbecue »’, à son meilleur, revu et corrigé.
Vendue avec tous ses meubles, rien d’autres ne fut déménagé de sa dernière maison, sauf des « ’must »’… entre autres une spectaculaire chaise de Philippe Stark, une sculpture et une murale de Jean-Jacques Bessner, les « ’champignons »’ noirs de Milan.
Profondément inspiré par la grande designer Andrée Putman qui prônait des lieux rigoureux avec des lignes claires et une absence volontaire de gesticulation architecturale, on retrouve donc chez Philippe Dagenais ces principes, illustrés par un ameublement aux formes géométriques et des accessoires modernes qui se déclinent tous dans sa palette favorite, le blanc et le noir, émaillé de quelques touches de gris, allié à l’éclat satiné de matériaux argentés. Les planchers sont tous blancs, ajoutant une uniformité au condo qui allonge les perspectives.
L’éclairage du condo est extrêmement stratégique et diversifié. On y retrouve des sources lumineuses obvies ou cachées de sorte que les surfaces semblent éclairées comme si la lumière naturelle venait lécher la surface. Un éclairage indirect au-dessus de la table principale crée un volume haut et faire respirer la pièce. Une murale sculpturale au salon, mouchetée de petites lumières, est le point d’orgue du décor.
Notons enfin un grand défi du « ’downsizing »’ relevé avec brio, celui du rangement, dont l’espace devait être giga. Tour de force ! Philippe Dagenais l’a rendu presque invisible, grâce à des astuces de design innovantes. À preuve, un immense vaisselier noir, un totem qui occupe un pan de mur de la pièce principale, mais si bien intégré que l’on croit voir là un ajout architectural.
En conclusion le nouveau condo de Philippe Dagenais est un lieu de vie aérée, pratique, où l’espace est si bien redistribué qu’on y évolue avec grâce et fluidité.