QUESTIONNAIRE PROUST – VERSION PERSONNALITÉS DU DESIGN !

Quel souvenir d’enfance prémonitoire se rapporte à votre carrière actuelle ?

Ma 1ère rencontre avec l’architecture fut à l’age de 8-9 ans; mes parents avaient engagé un architecte pour transformer une maison d’après-guerre dans le Quartier Cité-Jardin en notre maison familiale… l’architecte Colombani proposait un plan ouvert, lumineux; moderne à l’arrière mais tout en respectant l’architecture d’origine maison qui fut valorisée sur la rue des Épinettes !

Je me souviens de visites à son bureau et d’avoir vu les maquettes de bois…

Quelles sont trois règles de base apprises de vos mentors ?

– Less is more… J’explique cela aux juniors tels faire une pizza margarita; un délice composé avec seulement 3 ingrédients.

– Genius Loci… soit considérer le génie du lieu.

– Le concept de Happy City, exprimé par Charles Montgomery… Comme quoi, au final, le rôle réel d’une ville serait de faciliter le bonheur et l’épanouissement.

Quel projet a lancé votre carrière ?

Le projet du Spa Balnea des Cantons-de-l’Est, au Québec, réalisé avec Nomade, entre 2003 et 2005.
Issu d’une rencontre à Barcelone en 2001, mon premier projet reçu à l’ordre des architectes en était un pour une amie, Stéphanie Émond. Elle a depuis vendu et demeure aujourd’hui ma collaboratrice et amie chère sur de nombreux projets. 

Spa Balnea, Nomade Architecture, 2005, Bromont, Québec, Canada.
À partir d’un bâtiment existant, l’ajout de grands cadres vitrés ouvre la vue sur le lac Gale. Un projet contemplatif sur le paysage.

Écoutez-vous de la musique pour travailler ?

J’aime bien écouter de la musique en travaillant. Lors de mon 1er bureau chez Nomade j’ai eu l’honneur de faire office de DJ du bureau !

Dépendant de l’heure ; ceci peut aller du jazz (Miles Davis), au deep house et tout ce qui se trouve entre les deux !

Ces temps-ci sur ma playlist : It’s time to wake up— La Femme, Autumn leaves – Miles Davis, Patience— Chris Cornell, Finally Moving— Pretty Lights, Norrland— Gidge, Post Malone, Athesia, etc.

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Travaillez-vous en pyjamas ou en complets ?

Lorsque j’habitais à Toronto; je pouvais prendre un vélo partage jusqu’a l’aéroport! J’ai découvert quelques marques telles KITE&ACE, RYU et LULULEMON… toutes canadiennes de Vancouver qui offrent des vêtements techniques. À Singapour, j’aime bien la marque locale Tropick; qui fait des chemises habillées (Dress shirts) avec du tissu utilisé normalement pour des vêtements sports.

Dans quel état d’esprit se situe votre pratique design actuelle ?

Action : il est important d’éduquer et mobiliser nos clients, confrères et usagers pour adapter nos pratiques pour rencontrer les défis posés par les changements climatiques. Non seulement viser carbone neutre mais concevoir une architecture régénérative qui apporte à son environnement au lieu de le dégénérer.

Espoir : en tant que designer, nous devons rester positifs, mais aussi critiques.

La biophilie, la pleine conscience et le bonheur sont des moteurs de conception assez récents qui gagnent du terrain et que je trouve très convaincants… de plus en plus de clients et d’autres parties prenantes commencent à comprendre sa valeur.

Après un début du millénaire à tester de nouveaux logiciels, de nouvelles techniques et de nouveaux horizons anticipant un futur technologique, je crois que la crise de 2010, les urgences climatiques et la connectivité digitale 24 heures sur 24 nous a ramené vers un besoin de se reconnecter à l’essentiel, de laisser place à la biodiverstié et de penser à la flexibilité des espaces avec un minimum de ressources.

La porte est ouverte. Nous avons encore beaucoup à s’inspirer des concepts de perméaculture qui peuvent aussi s’appliquer à l’approche de conception, aux opérations et aux prises de décisions d’affaires.

Hôpital pour enfants de Shenzhen, B+H Architects, Shenzhen, Chine, 2019.
Un hôpital inspiré des montagnes avoisinantes et du canope végétal qui ramène la nature en ville tout en égayant les enfants.

La crise environnementale versus comment harmoniser notre habitat et l’univers avec la biodiversité. Malgré nos efforts, c’est encore trop peu. Pour un impact massif, c’est un effort qui va plus loi que le simple rôle du designer… il y a une évolution des habitudes à prendre.

Quel architecte ou designer contemporain admirez-vous le plus ?

Actuellement j’admire beaucoup le travail de WOHA qui relève le défi des villes émergentes de hautes densité d’Asie avec des projets biophiliques et futuristiques d’échelle humaine qui promouvoir la biodiversité, la ventilation naturelle et les stratégies d’absorption de l’eau pluviale.

Cliquez pour découvrir Woha

Quel architecte ou designer du passé vous inspire le plus ?

Les utopistes du design Buckminster Fuller, Mies Van Der Rohe, Frank Lloyd Wright, pour leurs aspects multifacettes.

Zaha Hadid a apporté par ses dessins une autre dimension à l’architecture.

J’admire Frank Lloyd Wright pour sa carrière autant avant-gardiste que haute en couleur.

R. Buckminter Fuller – Edgy01 (Dan Lindsay), CC BY 3.0, via Wikimedia Commons

F. Lloyd Wright – Al Ravenna, Public domain, via Wikimedia Commons

Zaha Hadid (1950-2016) – source : zaha- hadidcom

Quelle est votre qualité design la plus remarquable ?

J’ai eu la chance de travailler dans plus d’une douzaine de pays avec des clients ou collègues de diverses cultures sur des typologies variées. Donc je dirais une certaine curiosité adaptative.

Je crois avoir une éternelle curiosité qui cherche à créer des liens. Ayant pratiqué maintenant la majorité de ma carrière à l’étranger avec diverses cultures, je crois avoir développé un devoir de chercher à trouver des fils conducteurs.
Je dirais que je suis tout à fait capable de m’adapter comme un caméléon et de convaincre des clients ou des collaborateurs de me faire confiance pour diriger la conception de projets de toutes échelles et typologies à travers le monde.

Que ce soit pour un urbanisme intelligent en Inde, un concept d’aéroport en Mongolie-Intérieure, un campus technologique à Shanghai, un hôpital à ventilation naturelle à Singapour, un projet mixte à Hô Chi Minh ou un écoquartier à Saint-Hyacinthe, au Québec !

Quelle qualité de vos pairs appréciez-vous le plus ?

J’admire mes pairs qui tentent de faire un monde meilleur. J’aimerais que nos clients partagent la même valeur !

Quel projet est l’apogée de votre carrière ?

Le nouvel aéroport d’Ordos en Mongolie Intérieure. J’ai bien aimé m’inspirer de la culture mongole ; tenter de diverger de l’aéroport générique et d’en faire une porte d’entrée sur une culture unique. En tant qu’étudiant de première année, je n’aurais jamais osé rêver de réaliser un jour un tel projet.

Découvrir B+H Architectes

Aéroport d’Ordos, Mongolie-Intérieure, B+H Architects, Ordos, 2013.
Aéroport qui s’inspire du paysage de steppes mongoles et de l’architecture de la Yurte agissant de porte d’entrée à une culture unique.

Quel aspect de votre travail reflète les valeurs de votre pays ?

Notre approche Québecoise et Canadienne; nous porte à une attention au context et souvent contemplative du paysage.
Travailler en Asie m’a sûrement donner une perpsective plus audacieuse à concevoir des milieu de vie qui considère la haute densité mais en y intégrant la notion dde nature et de paysage.

Qu’est-ce qui vous inspire
toujours ?

Trouver l’échelle humaine des villes…

Quel est votre endroit favori au monde ?

Être au chalet !

Si vous pouviez recevoir à diner trois personnes, passées ou vivantes, qui seraient-elles et que serviriez-vous bien à manger ?

J’aimerais mangé un plat canadien avec Gaudi et Zaha Hadid.

Antoni Gaudi – Photo by Pau Audouard Deglaire

Zaha Hadid – source : zaha-hadid.com

Quel est votre rêve ?… Voyez GRAND !

Que nos villes soient en harmonie avec la biodiversité et l’épanouissement humain… Des villes regénératives !

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