Partagez sur
UNDA (ré)habiter le fleuve
Par : Vlan Paysages
GRANDS PRIX DU DESIGN – 15e édition
Discipline : Paysage & Territoires
Catégories : Concept / Concept en paysage et/ou territoires : Certification Bronze
Catégories : Prix spéciaux / Paysage + Eau : Certification Argent
Une équipe de résidents français, en coproduction avec une équipe de résidents québécois, réalisent un travail en commun sur la thématique « (Ré)Habiter le fleuve ». Résidence en deux temps, à Montréal puis à Nantes, ces travaux remettent en question le rapport métropolitain du fleuve à la ville et vice-versa. Une exposition et une publication révèlent ces travaux de recherche et création dans un récit poétique, fictif et scientifique. Les deux fleuves, la Loire et le Saint-Laurent, et les deux métropoles, Nantes et Montréal, sont devenus les terrains de jeu d’une géographie inventive.
La production de la résidence s’inscrit dans le prolongement du « Grand Débat – Nantes, la Loire et Nous » et du projet urbain « Bas-Chantenay » initié par Nantes Métropole, qu’elle a mis en marche au sein de la ville de Montréal en portant un regard d’analyse critique sur l’appropriation sensible des territoires. Pour Montréal, les questions étaient axées sur l’aménagement des berges et l’accès à l’eau par la population en milieu métropolitain. L’idée de (ré)habiter le fleuve manifeste le désir de renouer avec le fleuve comme s’il y avait eu une privation alors qu’il n’a jamais cessé d’exister. Cela invite à se questionner sur l’habitant (qui) ainsi que sur l’habitat (quoi). L’homme, la faune et la flore sont les habitants du fleuve et chacun possède un habitat spécifique – la rive, « sur » l’eau, « sous » l’eau.
L’histoire du fleuve est changeante et en éternel devenir, au même titre que les habitats et ses habitants évoluent; il s’agit ainsi de développer de nouvelles façons d’habiter en utilisant la mémoire des lieux. Le fleuve raconte l'histoire de ses habitants; il conserve entre autres la trace des populations autochtones. L'influence ancestrale peut encore être retrouvée dans la gestion du patrimoine de leurs réserves. Habiter le flot implique d’habiter le mouvement, l’impermanence, la mobilité.
Le fleuve étant encore aujourd’hui perçu comme dangereux et imprévisible, un synonyme de pollution, d’inondations, ou encore comme outil servant uniquement au transport et au commerce, démontre qu’il s’agit en fait d’une vision culturelle à changer. Par exemple, le Mont-Royal qui est aujourd’hui considéré comme un poumon vert pour toute la ville était autrefois vu comme une montagne terrifiante. De la même façon, aujourd’hui le Saint-Laurent fait peur, mais en créant un nouveau rapport à l’eau, la vision collective peut changer.
En posant un regard sur la ville à l’envers pour voir l’évolution du sol dans le paysage urbain, l’évolution de ses rives est révélée. Ce nouveau regard sur la ville suggère une prise de conscience de notre patrimoine vivant. L’explorateur doté de cartes historiques observe l’addition et la soustraction du sol qui révèlent des trésors oubliés dans les déblais et remblais de notre territoire. En creusant le socle commun, l’histoire émerge. Tandis que l’homme creuse en grand entrepreneur qu’il est, les terres excavées s’accumulent et sont remaniées, remuées, stockées ou modelées, pour façonner un paysage fluvial. Sous l’effet de la pluie et de la fermentation naturelle, la quantité de déchets stockés produit une concentration de polluants. Toutefois, le sol décontaminé par la phytoremédiation peut agir en tant que filtre naturel pour rétablir un équilibre et surtout pour jouer son rôle vital de sol vivant. Ainsi, le sol en tant que premier filtre d’épuration, alimente Unda, la machine vivante du fleuve, en eau.
Collaboration
Architecte : Adhoc architectes
Autre : La Maison de l'architecture des Pays de la Loire