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Réaménagement du Parc de l’Espoir
Par : Vlan Paysages
GRANDS PRIX DU DESIGN – 15e édition
Discipline : Paysage & Territoires
Catégories : Architecture de paysage / Architecture de paysage sur le domaine public : Certification Argent
Créé en 1991 par le peintre américain Franck Moore, le ruban rouge représente à la fois la mémoire des disparus, l’entraide et la solidarité face à la lutte au VIH. Porteur de sens, le ruban rouge se concrétise à travers le parc de l’Espoir, dont la vocation est de commémorer les victimes du SIDA. Sous la forme d’un revêtement de résine rouge, émerge de ce ruban rouge un banc ceinturant l’arbre de la vie. Il s’étend au-delà du parc de l’espoir, et traverse la rue Panet au coin de la rue Sainte-Catherine pour y intercepter le promeneur et lui rappeler le sens du lieu. L’augmentation de l’espace dédié aux piétons par la création d’une rue partagée au niveau de la rue Panet, étend ainsi ses limites au-delà du parcours du trottoir de rue et ouvre le champ de vision pour augmenter son confort. En suivant la pente douce et naturelle de la rue Panet, le parc est désormais sur un seul niveau, ne requérant ni escalier ni rampe d’accès universel, permettant à tout type d’utilisateur du parc de déambuler sans contraintes de changements de niveaux et créant ainsi une véritable plaque commémorative urbaine texturée d’un motif unique. Ce motif au sol est inspiré du travail de Keith Haring (1958-1990), figure dominante du « graffiti art » et du « néo pop art » des années 90 aux États-Unis, soit la période de référence de la création du parc de l’Espoir. Ouvertement gai et séropositif, Haring a consacré les dernières années de sa vie à produire des œuvres ayant pour thème la mort et le SIDA. L’aspect commémoratif du parc par l’alignement de mâts de drapeaux LGBTQ+ a permis de préserver le rituel consistant à nouer des rubans autour des mâts, à la mémoire des victimes du SIDA.
Le parc a été ainsi conçu en réponse aux objectifs d’aménagement élaborés avec les citoyens, soit de créer un lieu sobre favorisant le recueillement, permettant le rassemblement occasionnel, la commémoration de sa vocation historique et intégrant l’aménagement d’espaces verts et de bancs.
Le parc de l’Espoir exprime son identité dynamique, festive et ouverte à son quartier par son réaménagement, commémorant les victimes du SIDA tout en permettant un lieu de rassemblement et de manifestation. Les objectifs du projet, les orientations de réinterprétation de la commémoration émanent d’un processus ayant impliqué les acteurs du milieu, des représentants de la communauté LGBTQ+, les utilisateurs de l’espace public et les citoyens du quartier par de nombreuses consultations publiques en présentiel. C’est via la plateforme de Réalisons Montréal que le processus de consultation se termine pour définir une option préférentielle.
Les sentiers, le mobilier, l’éclairage et les plantations ont été remplacés et reconfigurés et le volet commémoratif, repensé de manière cohérente avec les nouveaux aménagements du parc. Le couvert végétal a également été grandement bonifié, dans une optique de diminution des îlots de chaleur, grâce à la création de nouvelles zones de plantations dans les saillies. La superficie verte passe alors de 55 m2 à 238 m2, représentant une augmentation de 332%, et amenant ainsi davantage le vivant dans le nouveau parc.
Collaboration