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Quai de Sainte-Anne-de-Beaupré
Par : Groupe A / Annexe U
GRANDS PRIX DU DESIGN – 17e édition
Discipline : Paysage & Territoires : Grand Lauréat
Catégories : Architecture de paysage / Architecture de paysage sur le domaine public : Certification Or
Catégories : Design urbain / Projet d’aménagement municipaux : Lauréat Platine
Le quai de Sainte-Anne-de-Beaupré est un élément indissociable des paysages de la Côte-de-Beaupré et ce, depuis les tous débuts de la colonie. L’arrivée des premiers bateaux de pèlerins au milieu du 19e siècle confirme sa position stratégique, dans l’axe de la rue du Sanctuaire. Ce débarcadère maritime devient alors le trait d’union majeur entre le fleuve Saint-Laurent et le sanctuaire dédié à Sainte Anne, le plus grand centre de pèlerinage en Amérique du Nord. Dans la foulée de la volonté de mettre en valeur des fenêtres sur le fleuve dans la région de la Capitale-Nationale, la Corporation de développement du quai de Sainte-Anne a été créée en vue de redonner un accès fluvial à la communauté locale et du même coup, une porte d’entrée pour les touristes.
Le projet matérialise la vision initiale d’aménager un espace public multifonctionnel répondant aux objectifs d’animation urbains et d’accessibilité au fleuve comme complément à l’offre récréative régionale. En période estivale, un service de navettes fluviales relie maintenant le cœur touristique de Sainte-Anne au Vieux-Port de Québec.
Un succès régional sans précédent
Le projet témoigne de la valeur ajoutée qu’une telle intervention, somme toute modeste, apporte dans la collectivité. En effet, l’achalandage qu’il suscite illustre à quel point il importe de préserver et de mettre en valeur des accès au littoral, et ce particulièrement en dehors des centres urbains d’importance. En raison de sa portée sociale, de son importance régionale et de la maîtrise conceptuelle exécutée avec humilité, dans le respect de budgets restreints et dans la visée de redonner un lieu promulguant des paysages exceptionnels de la côte, entre le Cap-Tourmente, le Cap-Diamant et l’île d’Orléans, le projet démontre qu’il est encore possible de bien faire avec peu. L’enthousiasme et l’initiative locale étant les catalyseurs de choix pour y parvenir.
Le projet
À partir du tumulte visuel du boulevard Sainte-Anne (la route 138), la présence du quai n’était pratiquement plus perceptible. Afin d’accommoder les clientèles maritimes et signaler cette fenêtre unique sur le fleuve, un pavillon d’accueil agit comme véritable figure de proue des nouvelles installations. En plus d’offrir un équipement public à échelle humaine qui mise sur l’expérience paysagère des lieux, la signature visuelle a été conçue autour de la présence du lieu de pèlerinage que l’on perçoit toujours dans un regard oblique au fil de la déambulation. Cette angulation aura été l’assise des lignes de composition au sol et dans la formalisation volumétrique du pavillon, lui promulguant un dynamisme intriguant.
Le pavillon d’accueil est un espace polyvalent et accessible durant toute l’année. Il se présente sous la forme d’un grand volume simple avec une toiture à deux versants et recouvert d’un parement métallique gris clair et de lattes de cèdre blanc de l’est. Parallèles à l’axe du quai, ses deux extrémités pointent vers la basilique et invitent à s’engager sur la promenade. La forme du pavillon s’inspire des hangars à bateaux et fait un clin d’œil aux volumétries simples des bâtiments résidentiels historiques de la Côte-de-Beaupré. Une structure à ossature légère en bois et des fermes de toit fuselées permettent de révéler simplement, mais avec spaciosité, la salle des pas perdus, un hall d’accueil avec services attenants. Trois fenêtres de toit articulent la géométrie du plafond et magnifient la lumière de fin de journée.
Des fontaines positionnées en rive du boulevard donnent le ton à la promenade qui s’amorce vers le littoral, rythmée par une succession de bancs qui permettent l’arrêt et l’appréciation des paysages au fil de la séquence. Une œuvre d’art monumentale du sculpteur Jean-Pierre Morin, Souffle le vent, termine le parcours et établit un dialogue sensible avec le soleil, le vent et les marées. Tous les matériaux sont québécois et respectent les critères de la Corporation et de la Ville de Sainte-Anne-de-Beaupré en ce qui a trait au cycle de vie. La pérennité des installations étant au cœur des préoccupations dans la vision de préserver l’attractivité du site.
Collaboration
Architecte : Groupe A / Annexe U
Ingénierie : WSP (Anciennement LGT)