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Mémoire affective
Par : Desjardins Bherer
GRANDS PRIX DU DESIGN – 16e édition
Discipline : Design d’intérieur
Catégories : Résidence / Espace résidentiel ≤ 1 600 pi2 (≤ 150 m2 ) : Certification OR
Catégories : Résidence / Espace résidentiel de style classique/intemporel : Certification OR
Catégories : Prix spéciaux / Intérieur + Intégration de l'art : Certification OR
Catégories : Prix spéciaux / Petit budget : Lauréat Platine
Designers de profession, les acheteurs de ce duplex montréalais typique se passionnent pour les intérieurs contrastés, les objets singuliers et les souvenirs de voyage. Ils souhaitent, après 25 ans de carrière, réaliser un projet qu’ils chérissent depuis longtemps : créer pour eux et leur famille un chez-soi à leur image.
Les moulures d’origine, les lambris attrayants et les portes françaises aux carreaux en bon état de ce duplex les séduisent. Ils se lancent dans l’aventure.
Peu de temps après avoir acquis l’appartement, encore à son état d’origine, les propriétaires entreprennent des travaux au sous-sol. Ils arrachent la vieille dalle de béton, isolent le plancher puis le recouvrent d’une nouvelle dalle, de béton scellé cette fois. Ils prévoient également la tuyauterie pour une éventuelle salle de bain.
Les années passent, les enfants vieillissent. Le temps est venu de poursuivre les travaux.
L’objectif : rationaliser l’intérieur sans pour autant dénaturer l’appartement. Les propriétaires souhaitent conserver les divisions à l’avant – deux salons doubles placés de part et d’autre d’un corridor central –, mais ils adoptent de nouveaux usages pour l’une de ces pièces. L’arrière de l’appartement subit des modifications plus en profondeur pour créer des espaces de vie modernes et conviviaux.
Le leitmotiv : la cohérence. Ainsi, des lattes de chêne au fini mat remplacent tous les planchers d’origine du rez-de-chaussée. Elles s’harmonisent parfaitement avec les moulures et les boiseries, en bon état. Les lambris sont peints en blanc. Le recours à la suspension Bubble Saucer de George Nelson dans chacun des salons doubles unifie le décor. Le noir, le blanc, le gris et le doré, un clin d’œil aux poignées de porte en laiton conservées, dominent.
Dans le salon, une photo grand format de l’artiste Chin-Chien Wang, un des premiers peintres dont les œuvres ont interpellé monsieur, attire le regard. Le vert vivifiant du sofa Maralunga de Cassina, coup de cœur des propriétaires, procure une touche de couleur. Il s’accompagne de deux fauteuils grillagés Bertoia de Knoll, des originaux dénichés dans une brocante. Au centre de la pièce, la table reçoit un vase en verre soufflé réalisé par Verre d’Onge ainsi que de beaux objets, notamment des catalogues d’expositions visitées en famille. L’étagère Système 606 de Vitsoe, pratique et évolutive, recueille le système de son et des livres.
Le mobilier de la salle à manger est une création québécoise de l’Atelier Vaste. Le vieux rose des chaises se marie à merveille avec l’émeraude du sofa, repris dans le dessin du Québécois André Jasmin, un artiste que le couple affectionne. Le mobilier intégré est conservé et les assiettes placées sur la cimaise figurent parmi les souvenirs de voyage de la famille.
C’est dans le second salon double situé à l’avant que les propriétaires aménagent leurs quartiers. Ils établissent le bureau près de la fenêtre, pour profiter de la lumière du jour, et la chambre principale dans l’alcôve. Des armoires modernes contribuent au rangement efficace du matériel de bureau. Du côté de la chambre, de taille plus restreinte, une couverture brodée achetée en Belgique par la grand-mère de madame recouvre joliment le lit. Une applique d’Ingo Maurer apporte modernisme et lumière à la pièce.
La salle de bain ose le doré pour sa robinetterie contemporaine. Le plancher de granit noir tranche avec les sanitaires blancs et les miroirs cachent des pharmacies qui proposent beaucoup de rangement.
Le punch de la pièce? La douche en damier noir et blanc qui rappelle l’hôtel Morgans de New York, décoré par la designer de renom Andrée Putman en 1984.
L’espace cuisine occupe une ancienne chambre et de nouvelles ouvertures laissent entrer la lumière. Les électroménagers sont dissimulés et les armoires très unies d’un gris mat contrastent avec le marbre Ceppo des comptoirs et de l’îlot, qui reprend les couleurs du projet.
Le petit salon adjacent comporte un canapé créé par l’entreprise québécoise Élément de base. Une étagère identique à celle du salon accueille le téléviseur et des petites tables en terre cuite complètent le décor.
Le mariage habile de différentes sources d’éclairage permet de créer des ambiances dans cet espace convivial. Des appareils encastrés Laser Blade de iGuzzini, une suspension linéaire du fabricant québécois Sistemalux et de l’éclairage sous les armoires offrent une multitude de possibilités grâce entre autres aux gradateurs installés. Un garde-corps blanc délimite l’escalier qui descend au sous-sol où se trouvent les quartiers des enfants.
Pour plus de hauteur dans les pièces du sous-sol, la dalle de béton n’est pas recouverte et les solives du plafond, exposées, sont peintes en blanc. La salle de bain des enfants rappelle celle des parents : lavabos et robinetterie identiques, toilette suspendue, pharmacies abondantes. Au-dessus du bain se trouve une grande photo, souvenir d’un voyage en Islande.
Les enfants profitent de chambres vastes et bien éclairées grâce aux nouvelles fenêtres, plus grandes que les fenêtres d’origine. Les poissons accrochés au mur, des souvenirs de voyage en famille, indiquent la direction de la chambre de l’une et de l’autre. Un salon aménagé au sous-sol complète les quartiers de ces jeunes occupants.
Cet appartement rénové reflète les goûts des propriétaires et met en valeur les talents de créateurs d’ici et d’ailleurs qu’ils affectionnent. Une foule d’objets qu’ils chérissent trouvent aussi leur place dans les pièces aménagées avec soin. Il ne leur reste plus qu’à profiter d’agréables moments en famille dans ce chez-soi sur mesure.
Collaboration
Designer d'intérieur : Desjardins Bherer