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Maison Carlier
Par : yh2 _ Yiacouvakis Hamelin Architectes
GRANDS PRIX DU DESIGN – 16e édition
Discipline : Architecture
Catégories : Bâtiment résidentiel / Habitation de prestige : Certification OR
Catégories : Bâtiment résidentiel / Maison privée > 2 000 pi2 (> 185 m2) : Certification OR
Construite sur un lot traversant, la Maison Carlier est un projet de densification urbaine au cœur de la Petite Italie.
Le projet tire parti de la singularité de ce lot accessible par deux rues. Il est construit en lieu et place d’un terrain de stationnement, accessible depuis la rue Henri-Julien.
Cette maison urbaine, complète la construction d’un sixplex existant de la rue Drolet. L’ensemble, organisé autour d’une cour centrale, crée ici un multiplex bicéphale, typologie nouvelle pour ce lot atypique.
Le projet se défini par la rencontre de deux corps de bâtiment, un volume de brique suspendu traversé par un bloc vertical de bois et de verre. La fragmentation du projet permet son intégration dans un contexte urbain décousu.
Volume de brique flottant, le corps de bâti principal reprend la géométrie simple des bâtiments alentours.
Le parement de brique ocre en façade avant se révèle tel un tissage entrecoupé de lignes noires qui se rattachent au cadre.
Encadrement fin de la façade sur rue, les murs latéraux de brique noire se déploient dans un appareillage vertical.
L’enveloppe de brique se dématérialise sur cour, la façade arrière s’ouvre sur les arbres en cœur d’ilot.
À la fois le socle, sur lequel le corps de bâtiment principal s’appuie, mais également couronnement du bâtiment, le volume de verre et de bois transperce la masse de brique. Cette extrusion verticale accompagne l’ascension à l’intérieur des différents niveaux de la maison.
La courbe de bois guide l’entrée dans la maison, au rez-de-chaussée, le volume d’acajou pénètre au cœur des espaces qui s’organisent autours de celui-ci.
Dès l’entrée apparait l’escalier dont le travail reprend les gestes appliqués à l’extérieur ; rencontre des matières et imbrication des formes. Masses de bois flottantes, les marches sont soutenues par un limon courbe. La main courante tel un ruban se déploie sur les trois niveaux sans interruption.
Au rez-de-chaussée prend place un bureau transformable en studio indépendant. Répartition non traditionnelle des usages sur les différents niveaux, les chambres s’organisent au deuxième étage naturellement moins lumineux. Mélange des matières entre tissus, papier-peint, bois ou encore céramiques, ces textures enrichissent l’espace et participent à l’atmosphère enveloppante des lieux.
En contraste, les pièces de vie se situent au troisième étage très fenêtré sur l’extérieur et baigné de lumière. Entièrement ouverts les uns sur les autres, les variations de hauteurs sous plafond délimitent les usages. L’extrusion de verre réapparait ici, puit de lumière dans la double hauteur l’espace se dilate vers le ciel et la canopée des arbres. Dans la double hauteur prend place l’escalier donnant accès au toit terrasse. Les vues sur la ville se dévoilent au fur et à mesure de l’ascension.
Le troisième niveau se compose d’une enveloppe épurée et très poreuse à l’intérieur de laquelle se trament des éléments aux formes, tonalités et matières singulières. Ilot courbe en bois cannelé, façade de mobilier en verre ligné, fauteuil de velours et luminaire de verre teinté, autant de composants qui en font une architecture étoffée.
Architecture faite de volumes simples en adéquation avec son contexte, celle-ci se démarque par un travail de la matière et de sa mise en œuvre. Elle devient alors une architecture expressive dont les détails soignés et la variété des textures en sont le fil d’Ariane.
Collaboration
Architecte : yiacouvakis hamelin architectes
Entrepreneur général : Frères Carlier, CARGEM
Entrepreneur général : Loracon Construction
Photographe : Maxime Brouillet