Le petit Laurier

Discipline : Architecture

Catégories : Prix spéciaux / Architecture + Paysage : Certification Bronze

Catégories : Bâtiment résidentiel / Habitation multifamiliale ≤ 4 étages : Lauréat Platine

Le petit Laurier prend place sur un terrain anciennement occupé par un garage automobile, à l’intersection Papineau et St-Grégoire. Le projet de requalification du lot répondait aux objectifs de redéveloppement de la Ville de Montréal de transformer l’avenue pour y permettre des habitations collectives. Les dimensions atypiques du lot ont forcé la réflexion à l’égard de la stratégie d’implantation.

En réponse à la forte minéralité du secteur et de l’îlot de chaleur qui en résultait, il nous a paru pertinent d’assoir sur le site un volume en C, où les faces extérieures s’appuient sur les marges. Avec l’implantation d’une circulation principale extérieure en coursive sur l’intérieur, il était possible de développer des logements majoritairement traversant afin de maximiser l’ensoleillement et la ventilation naturelle des unités. Cette stratégie permet d’habiter sur la ruelle et sur la cour, porteuses d’apaisement et de vie de quartier. Le cœur évidé du lot permet sa requalification en y implantant un paysage verdoyant. L’absence de sous-sol ou de tréfonds sous le site permet l’implantation d’une végétation qui agit comme poumon vert à l’intérieur du projet et comme filtre de privacité entre les résidents. Les circulations extérieures bordent ce paysage changeant au fil des saisons. La présence de transport en commun a également permis de n’implanter aucune case de stationnement automobile sur l’ensemble du lot, au profit d’un vaste stationnement à vélo intérieur afin de favoriser la mobilité active et la vie de quartier.

La cour intérieure est un lieu de contemplation qui agit comme plan intermédiaire entre le niveau de la rue et le niveau abaissé en rez-de-jardin. Le travail du plan incliné a permis de développer 4 niveaux côté ruelle. Des rampes en pentes minimales ont également bonifié le programme en y implantant des logements naturellement adaptés pour des personnes à mobilité réduite. La recherche sur l’habiter collectif était bien réel. La diversité de la typologie de logements et de clientèle ainsi que la qualification des seuils et des lieux de passage forcent les interactions entre les résidents et la création d’une collectivité.

Le parti architectural a favorisé le travail sur la trame et ses façades avec le même égard. La translation des pleins et des vides sur l’avenue Papineau adresse la vitesse et le mouvement. La porte cochère, élément de langage de l’unité de paysage, ici réinterprétée sur 2 niveaux et mise en lumière par ses arrêtes, laisse entrevoir la cour verdoyante depuis l’avenue. Volontairement, la façade est lisse sur Papineau. Considérant les nuisances sonores de l’avenue, il nous a paru opportun de développer une terrasse commune au toit afin de rendre accessible les vues prenantes vers le centre-ville, les installations olympiques et le Mont-Royal. Quant à la façade sur la ruelle verte, celle-ci se ponctue de balcons afin d’animer ce lieu prisé des Montréalais. Sur l’avenue, le travail des niveaux s’exprime par le paysage. L’emmarchement et les bandes paysagères agissent comme seuils et contribuent ainsi au verdissement de l’avenue et à l’accroche du bâtiment dans la séquence de la rue; le paysage s’ancre avec le bâtiment de droite, le corps du bâtiment avec celui de gauche.

Le petit Laurier est un projet élégant et volontairement sobre. Par son parti architectural humble, il s’inscrit dans son environnement avec modestie et participe à son animation.

Le projet en images