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Le jardin sur la montagne
Par : les lieux et Vertige paysage
GRANDS PRIX DU DESIGN – 17e édition
Discipline : Paysage & Territoires
Catégories : Architecture de paysage / Architecture de paysage - maison privée : Certification Or
Réalisé en 2022, le jardin de cette résidence devait faire plus que l’embellir, il devait la révéler. L’approche conceptuelle du jardin s’est d’abord intéressée au patrimoine architectural de la maison afin d’en affirmer toute sa valeur. La résidence construite en 1936 par l’architecte Henry Ross Wiggs pour le compte de G. Edwin Robertson est située dans le site patrimonial déclaré du Mont-Royal. Avant les travaux, l’immeuble se trouvait dans un écrin de verdure épais qui camouflaient les détails architecturaux et le travail de maçonnerie. En façade, le seuil d’entrée se présentait en retrait du domaine public, replié sur lui-même, avec comme seuil lien en sentier mince et peu accueillant. D’emblée, les clients ont manifesté le souhait d’adoucir l’aspect monastique de la maison et la rendre plus chaleureuse. Pour ce faire, les architectes paysagistes ont misé sur les tons chauds présents dans la pierre de la maison afin de créer des surfaces d’un camaïeu de beige neutre qui laisserait la pleine attention à la pierre de maçonnerie. Un grand tapis se déroule devant la porte d’entrée en toute proportion de l’avancée architecturale de la maison et la connecte au quartier. L’utilisation du motif en chevron s’est imposée pour amener un caractère inspiré des cottages anglais prisé par les clients. Les bordures soldats en pierre St-Marc apportent une touche de raffinement et de classicisme inhérent au caractère de l’architecture. Finalement, un grand seuil de porte en pierre St-Marc rebalance la présence de la porte d’entrée dans la composition d’ensemble et lui donne plus d’ampleur.
Pour accéder à la cour arrière, un nouvel accès devait être réfléchi. L’idée de créer une promenade verdoyante qui mène au jardin arrière a tout de suite plu au client. L’escalier sillonne au travers des plantes et permet d’apprécier le travail de la pierre de la maison. La pente régulière fait ressortir le caractère du versant de la montagne du Mont-Royal sur laquelle la maison est implantée et nous mène tranquillement vers la cour.
Au détour de l’escalier, la pièce de résistance apparaît. La fontaine classique, réel pivot et point focal du jardin, se dévoile. Stratégiquement positionnée pour être observable de tous les recoins du jardin, elle créé une ambiance bucolique et apaisante. Elle appuie le caractère résolument classique déjà amorcée en façade. Des balcons du haut, elle fait sentir sa présence par le son de l’eau et attire les regards des invités. Elle permet d’établir un lien tangible entre le jardin et la série de trois balcons qui la surplombent. L’expérience du jardin se vit autant au cœur du jardin que sur les balcons ouvrants ainsi l’espace de ce petit terrain pourtant restreint.
Principalement dans une situation ombragée, le jardin se déploie dans une palette végétale ornementale qui explore les textures et les nuances de verts. Les arbres indigènes s’inscrivent dans la végétation naturelle du Mont-Royal en tout respect des critères requis par la division du Patrimoine de la Ville de Montréal. En tout, le verdissement couvre plus de 60% de la superficie du jardin.
Le projet a fait l’objet de plusieurs analyses pour l’obtention de permis notamment une autorisation en vertu de la loi sur la Patrimoine culturel délivré par la Ville de Montréal. Dans la communication de délivrance du permis on pouvait lire : La direction ( …) tient à souligner la qualité de la proposition qui permet de maximiser la végétation et conserver les niveaux de terrain existants dans un souci de préservation de la pente naturelle