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Étang de la Maison de l’Arbre Frédéric-Back
Par : WAA +
GRANDS PRIX DU DESIGN – 15e édition
Discipline : Paysage & Territoires : Grand Lauréat
Catégories : Prix spéciaux / Projet à caractère environnemental : Certification Or
Catégories : Architecture de paysage / Architecture de paysage - projet culturel & institutionnel : Certification Or, Lauréat Platine
Construite en 1996 dans la partie nord-est du Jardin botanique de Montréal, La Maison de l’Arbre (MdA) Frédéric-Back met autant en exergue l’Arbre que les collections avoisinantes de l’Arboretum, cet imposant espace boisé établi en 1960 suite au recouvrement d’une carrière municipale devenue dépotoir.
Aux côtés de la MdA, un milieu humide transformé en étang artificiel en 2000, est envahi de plantes indésirables qui le muent en un marais colonisé et fermé.
Le projet a pour objectif de concevoir de façon durable et écologique, un étang en santé, libre de plantes envahissantes, et l’aménager de manière à offrir une expérience paysagère luxuriante, bien intégrée dans son environnement, et qui reflète la vocation éducative du Jardin botanique de Montréal.
Plusieurs facteurs essentiels à la santé des étendues d’eau sont considérés dans le concept du nouvel étang comme le taux d’oxygénation, l’ouverture aux rayons de soleil et aux vents dominants, la présence d’herbiers aquatiques prospères, et le ratio optimal entre plantes aquatiques et eaux libres. Ensemble, ils conditionneront la composition et la morphologie de tout l’aménagement.
Le périmètre de l’étang est légèrement agrandi pour mieux le connecter à son environnement immédiat, et sa bathymétrie est grandement modifiée pour assurer des berges favorables à l’établissement de plantes aquatiques et une zone d’eaux libres, centrale et profonde, cernée par un sentier en gabions immergé à emprunter lors des opérations d’entretien.
Élément majeur de phytotechnologie, la plantation est pensée pour concurrencer les plantes indésirables et optimiser la croissance des plantes bénéfiques. Les berges, densément peuplées de différents végétaux indigènes, sont secondées dans leur rôle de filtration par des radeaux et îlots flottants et végétalisés en fibre de coco. Ensemble, ils enrichissent l’habitat faunique existant.
La plantation sculpte aussi le paysage; hauteur, textures et couleurs se relaient pour marquer des seuils, apporter des points d’intérêt, et nourrir la contemplation. Des points de vue sont créés à partir et vers les alentours, tandis que la mobilité des îlots végétalisés anime le tableau, y apportant du changement.
Composée de pierres naturelles et de calibre varié disposées sur plusieurs paliers, la cascade en amont de l’étang étoffe le paysage sonore, et approvisionne l’étang en eau fraîche et filtrée.
Prenant source au déversoir de l’étang, le ruisseau déploie de petites cascades puis suit un cours plus paisible avant d’aboutir dans un réservoir naturalisé, à ciel ouvert, borné de roches, vivaces et graminées. Disposé en retrait, un système de pompage renvoie discrètement les eaux du réservoir jusqu’au haut de la cascade, assurant ainsi une circulation en boucle écologique, respectueuse de l’environnement.
Pour offrir des lieux d’observation et de contemplation connectés à leur environnement physiquement et visuellement, belvédères, rampes et plateformes habillent l’espace, accessibles pour tous. Ils révèlent par leur matérialité et leur morphologie une analogie à l’histoire du lieu. Ainsi, les trois strates, carrière-dépotoir-arboretum, s’incarnent autant dans les bancs de bois (pierres calcaires, gabions en acier, assises de bois) que dans les garde-corps (vides, plaques d’acier et montants de bois). Alors que le profil des planches d’acier galvanisé dessine le relief de l’ancienne carrière, à l’image de l’Arboretum, le bois demeure la couche supérieure en contact avec l’usager.
Collaboration
Architecture de paysage : WAA +