Partagez sur
Comment être ailleurs tout en étant chez soi
Par : Petithan Vicky
GRANDS PRIX DU DESIGN – 15e édition
Discipline : Étudiant
Catégories : Travaux d'étudiants / Étudiant - Design d'intérieur
La situation actuelle liée au Covid m’a permis d’observer les effets négatifs du télétravail sur la santé physique et mentale de ceux et celles qui le pratiquent qu’ils aient ou non des enfants. On aurait pu croire que le télétravail était la solution miracle pour un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, on s’aperçoit qu’en fait il peut avoir l’effet complètement inverse. Ainsi, certains télétravailleurs se sentent sous pression, ils ont l’impression de devoir être plus productifs pour prouver qu’ils ne se contentent pas de rester chez eux à rien faire. Cette pression, conjuguée à une perte d’horaires fixes, les mène parfois à faire plus d’heures qu’en entreprise voire plus d’heures que nécessaire au point d’empiéter sur leur temps personnel. De plus, la plupart des gens ne disposent pas d’un espace de travail isolé ou d’un endroit où pouvoir s’épanouir et évoluer sereinement entre vie privée et vie professionnelle. Pour les personnes comme moi, qui détestent rester chez elles, c’est compliqué.
La maison devient une prison plutôt qu’un cocon où l’on peut se ressourcer. Pour rendre le quotidien d’un télétravailleur plus agréable, j’ai pensé à aménager un abri de jardin de sorte qu’en y entrant, je me sente dépaysée, ailleurs, voire que j’aie envie de m’y réfugier. C’est pourquoi j’ai envisagé d’étudier l’abri situé dans mon propre jardin et d’y aménager un espace spa en plus d’un bureau.
Créer un espace de tranquillité où la nature entrerait, créant un lien et une transition entre l’intérieur et l’extérieur dans le but de se ressourcer, d’augmenter sa concentration mais également de jouer avec les sens pour emmener l’utilisateur « ailleurs » . Les télétravailleurs-parents savent que les distractions sont nombreuses et qu’il n’est pas chose facile de se concentrer quand toute la famille interagit, va et vient.
En spécifiant les espaces, on reste à la maison tout en séparant vie privée et vie professionnelle, qui plus, est on ne sacrifie pas l’espace habitable, voire on offre une valeur ajoutée au bien immobilier.
L’« ailleurs » est un concept individuel. Pour certains, il s’agit d’un simple déplacement spatial ; pour d’autres, il s’agit d’une modulation psychique, d’un ressenti, d’un hors du temps, d’une pause bien-être.
Je me suis inspirée de différents concepts exploités dans plusieurs start-ups dont Google fut précurseur. Celles-ci réfléchissent au bien-être de leurs collaborateurs de manière à améliorer leur productivité et à garantir leur créativité.
Mon projet intègre ainsi des lois psychologiques qui réfléchissent la gestion du temps, le bien-être, la rentabilité, …
Les sens sont constamment mis en éveil dans chacune de mes interventions. Se sentir bien, satisfaire ses besoins essentiels comme manger et boire, avoir à disposition des toilettes pour ne pas chaque fois traverser le jardin. Dans chacune de mes interventions, j'ai mis l'humain et ses sens au centre.
J’ai donc tenté d’intégrer de mon mieux l’« ailleurs » qu’il soit spatial ou spirituel à deux pas de mon lieu de vie familial. Je l’ai mis en œuvre grâce à des jeux de transparence, des lignes de fuite, des couleurs, des reflets, des sensations.
J’ai aménagé l’abri selon ma vision du monde du travail, mais je pense qu’elle peut rencontrer les aspirations d’autres télétravailleurs dans l’époque en mutation que nous vivons.
