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Prise d’eau Canal de l’Aqueduc
Par : Smith Vigeant Architectes Inc.
GRANDS PRIX DU DESIGN – 15e édition
Discipline : Architecture
Catégories : Bâtiment commercial / Usine & entrepôt : Lauréat Platine, Certification Or
Prise d’eau, Canal de l’Aqueduc.
Afin d'améliorer la qualité de l'eau, la ville de Montréal a réalisé l'aménagement d’une nouvelle prise d’eau en bordure du canal de l’Aqueduc. Elle est reliée à l’usine de filtration Atwater par un tunnel de 900 mètres de long et permet d’acheminer plus de 600 000m3 d’eau par jour soit quarante pourcents de l’eau potable de l’Agglomération de Montréal. Le bâtiment-machine entièrement automatisé est conçu pour accueillir exclusivement des turbines et un système de filtre qui assurent un premier nettoyage des débris et sédiments.
Contexte et défis
Depuis son émergence, l’architecture industrielle fait l’objet de perception négative, encore aujourd’hui, malgré la progression des valeurs du patrimoine industriel. Réduite à l'expression d’une fonction technique, cette architecture inesthétique doit être dissimulée. Cette préoccupation communautaire s’est imposée d’emblée dans le processus de conception. Les concepteurs ont été priés de répondre à cette question: comment faire “de la belle architecture“ avec un bâtiment machine et de surcroît imposé au sein d’un espace paysager de grande qualité.
Pour la ville de Montréal et les concepteurs, il était primordial de soigner l’impact visuel du bâtiment dans cet écrin végétal, par une insertion discrète, délicate tout en assumant une architecture expressive, significative.
Composition urbaine, végétale
L’implantation parallèle au canal et au Boulevard Champlain entre les rues Rielle et Gordon a permis de conserver les percées visuelles depuis ses deux rues. La piste cyclable est détournée pour filer entre le bâtiment et la rue, la nouvelle intersection est aménagée à l’angle de la rue Gordon et du boulevard Champlain.
La végétalisation du bâtiment s’est naturellement imposée. L’idée première étant d’installer autant de végétation qu’il en aura été enlevé. Le toit vert permet ainsi de recréer un espace végétalisé aussi important que celui enlevé pour l’emprise au sol du bâtiment. Un écran végétal installé sur la façade Est constitué de câbles tendus en acier inoxydable, accueillent des plantes grimpantes et couvrantes.
Eau et lumière
Le concept s'est clairement inspiré de la nature de l’eau, la métaphore infuse tant les matériaux que la composition.
Telle l’eau qui file toujours dans le même mouvement mais n’est jamais la même, le bâtiment a l'apparence immuable varie toutefois selon le temps et les saisons. Le verre offre un dégradé de pixels bleus, limpides, pétillants ou chatoyants selon les heures du jour, comme la surface de l’eau. La nuit, l'enveloppe du bâtiment offre une lumière douce et rassurante. En été elle se pare d’une robe végétale et en hiver la couleur du verre évoque le bloc de glace.
Les lignes horizontales de la volumétrie, inscrites dans les strates formées par le socle, le cube de verre et le parapet, évoquent l’horizontalité perpétuelle de l’eau. Tandis que la verticalité des bandes colorées de la façade et des supports sur lesquels grimpent les plantes en été sur le socle rappelle l’ascension vers la lumière, avec laquelle l’eau donne vie.
Épuré, lumineux et franc, l'édifice prodiguant eau et lumière propose également une signature visuelle qui anime l’espace et rappelle combien ces ressources précieuses appellent notre attention.
Collaboration
Architecte : Smith Vigeant Architectes Inc.