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Central Park Taichung
Par : mosbach paysagistes-Philippe Rahm Architectes-Ricky Liu
GRANDS PRIX DU DESIGN – 15e édition
Discipline : Paysage & Territoires
Catégories : Design urbain / Projet d’aménagement municipaux : Lauréat Platine, Certification Or
L'objectif de Central Park est de rendre le plein air aux habitants en créant des paysages où les excès du climat sont remodelés. Son langage universel articule différentes échelles : celle géographique par la transformation d'un aéroport en paysage urbain ; celle urbaine par la mise à disposition d'équipements culturels uniques intégrés à un vaste terrain public ; celle domestique dans la porosité entre les quartiers qui permet le partage des opportunités récréatives. Le dessin explore les ressources de la lithosphère – eau, topographie, sol – combinées aux qualités de l'atmosphère – chaleur, humidité, pollution et qualifie 11 stations confortables avec des territoires de loisirs, de sports et de jeux. Un maillage de sonde capte en temps réel la température, le rayonnement solaire, la vitesse du vent, la pollution de l’air et sonore. Ces données sont retranscrites en temps réel dans le Centre de Maintenance, puis relayées par 3 cartes réparties le long des allées dédiées des stations de confort. Ce dispositif est relayé d’un hectare de champs de photovoltaïque. L’énergie produite assure l’autonomie énergétique du parc. Le paysage se déploie du nord au sud avec un trafic urbain partiellement couvert. En surface, les collines déplient de vastes horizons, tandis que les sous faces sont intimistes, disponibles aux d'événements culturels. Le parc offre aux habitants des expériences sensorielles, en partie basées sur le principe des sens de Rudolf Steiner, avec 12 champs d’explorations de jeu, de rencontre ou de promenade dans des paysages contrastés. Central Park incarne le futur d’un environnement habité approprié et compatible aux conditions de survie de l’humanité sur cette terre. Le parc accueille de l’ordre de 12 000 arbres de différents âges, distribués selon des strates utiles aux bien être des habitants comme de leurs besoins physiologiques spécifiques en tant qu’êtres vivants. Des arbres aux très grosses feuilles et aux canopées élargies, comme le Cinnamomum camphora à l’ombre dense et fraiche, occupent les territoires de loisirs. D’autres, comme le Phellodendron amurense, produisent du liège, et pondèrent la pollution sonore du trafic, tandis que le duvet – les trichomes – des feuilles et tiges de certains comme le Paulownia x taiwaniana accumule les particules de pollution de l’air se répandent dans les territoires de la petite enfance. Les stipes des fougères arborescentes et les racines aériennes partant des branches des ficus s’abreuvent de l’humidité ambiante et se disséminent dans les territoires dédiés aux activités sportives. Les extrêmes d’un environnement sub tropical humide sont ici pondérés par le dessin et les performances physiologiques des arbres. Les qualités de ce parc inspirent les comportements citoyens des populations qui le traversent en mode promenade, mode découverte, mode récréatif et mode quotidien. L’arborescence des liaisons douces répond aux fonctions d’accessibilité de tous les publics en continuité des quartiers. La traversée à la carte emprunte certaines trajectoires régulières et s’écarte ailleurs vers des sentiers de découvertes plus intimistes entres les pavillons. La traversée à pied sec suit les topographies des retenues provisoires d’eau, entre deux leds. La traversée quotidienne suit les trottoirs et itinéraires cyclables le long des façades urbaines. Le parc est aujourd'hui essentiel et nécessaire, de bien-être, de confort et de plaisirs sensuels à apporter aux habitants des métropoles.
Collaboration
Photographe : victor chohao wu