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Les Passerelles
Par : la Shed Architecture
GRANDS PRIX DU DESIGN – 15e édition
Discipline : Architecture
Catégories : Bâtiment résidentiel / Maison privée > 2 000 pi2 (> 185 m2) : Certification Or
Au coin d’une ruelle du Plateau-Mont-Royal, près du Parc La Fontaine, sur un lot plutôt étroit se dresse un duplex construit au début du siècle dernier. Typique des plex montréalais, la configuration de l'immeuble est caractérisée par des ouvertures se concentrant sur les façades avant et arrière du bâtiment, laissant le cœur des appartements peu éclairé. La rénovation qu’a subie le bâtiment dans les années 80 a défiguré ses composantes d’origine, ne laissant que certains indices de son passé.
Un travail de restauration minutieux fut réalisé afin de retrouver l’éclat et le caractère originel de la façade avant datant du début du XXe siècle, et grâce au savoir-faire d’artisans et d’ébénistes, les détails d’ornementation ont pu être fidèlement reconstitués.
Les interventions sur la façade arrière et le mur longeant la ruelle revêtent un caractère beaucoup plus contemporain, en phase avec la transformation de ce duplex en résidence unifamiliale. L'une de ces interventions fut d’agrandir la résidence par l’arrière. En retirant les balcons côté jardin, la maison a été allongée de quelques pieds sur les quatre niveaux. Cette extension fut l’occasion de créer une cour anglaise ceinturée par la fondation de béton et permettant à la lumière naturelle de filtrer vers le salon familial au sous-sol. Cette lumière tamisée à travers la passerelle de bois du rez-de-chaussée éclaire le petit jardin minéral en contrebas.
Inspirés d’un récent voyage au Japon, les clients envisageaient la relation entre la ville et leur milieu de vie avec un regard transformé. Les défis posés par l’étroitesse de la parcelle et la verticalité de la résidence déployée sur 4 niveaux ont guidé les architectes à structurer l’espace autrement. Un percement au niveau du toit a été créé afin de laisser entrer la lumière tout en préservant l’intimité. Un atrium s’étire parallèlement à la ruelle guidant la lumière zénithale sur l'ensemble des niveaux. Le vide ainsi créé apporte des nouvelles perspectives depuis l’intérieur de la demeure.
De fines passerelles en lattes de bois sont perchées aux différents niveaux, telle la colonne vertébrale de la maison, et donnent corps à l'immensité de cet atrium. Les passerelles se dessinent comme des balcons surplombant la triple hauteur. Au détour des volées d’escalier, se glissant entre deux cloisons où la lumière est tamisée, les paliers, en contraste, s’ouvrent sur l’espace vaste et baigné de lumière. Le plancher se dématérialise pour former un lattis de bois qui filtre la lumière et rend visibles les mouvements des personnes qui circulent d’un étage à l’autre.
Baignée de lumière naturelle toute la journée, la cuisine a été aménagée de façon linéaire avec un long comptoir qui habille le mur latéral. Le garde-manger s’inscrit dans le prolongement de la cuisine et protège des regards depuis la rue vers les espaces de vie.
Aux étages, les salles de bain, habillées de noyer et béton, invitent à la détente dans une ambiance feutrée. Les ouvertures vitrées de ces pièces permettent de profiter de la lumière indirecte de l’atrium. Le verre dépoli et le lattis de bois assurent l’intimité et brouillent les repères.
Les Passerelles, véritable écrin de lumière naturelle, sculpte les volumes et plonge les surfaces dans la clarté ou la pénombre. Les blancs et les gris chauds, les planchers de noyer et les lattis de bois qui filtrent la lumière, les rideaux couleur sable et les surfaces de béton renforcent le caractère enveloppant de la maison.
Collaboration
Architecte : la Shed Architecture