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Parc de conservation du ruisseau de Feu
Par : ABCP architecture
GRANDS PRIX DU DESIGN – 15e édition
Discipline : Paysage & Territoires : Lauréat Prix de l'année, Grand Lauréat
Catégories : Architecture de paysage / Architecture de paysage sur le domaine public : Certification Or
Le parc de conservation du ruisseau de Feu constitue le lieu de migration de nombreuses espèces d’oiseaux et un site de fraie pour les poissons et amphibiens de la rivière des Prairies. La Ville de Terrebonne souhaitait munir le lieu d’infrastructures d’accueil en phase avec le statut d’aire protégée du site, comme des sentiers balisés avec stèles d’interprétation, des passerelles, des abris permettant l’interprétation et une tour d’observation.
La grande fragilité du milieu imposait aux concepteurs des aménagements à empreinte écologique minimale, voire positive (comme des ombrières et des caches), ainsi que des bâtiments se fondant dans la nature. Afin d’éviter de bouleverser ce milieu sensible, les architectes ont opté pour une préfabrication en atelier et ont modulé les travaux en fonction des périodes de restriction environnementale. Leurs interventions visaient à atténuer l’impact des ouvrages de contrôle ayant auparavant perturbé le milieu ainsi qu’à permettre une régénération des espaces affectés.
Offrant une surface de regroupement idéale pour l’interprétation, la forme circulaire a été privilégiée aussi bien dans l’abri que dans la tour d’observation. Cette tour évoque un tronc d’arbre au milieu du marais, tandis que ses ouvertures rappellent les trous du pic-bois. Haute de 16 mètres, sa forme signalétique est repérable dès l’arrivée sur le site.
La promenade et l’approche aux bâtiments se font par des trottoirs de bois sur pilotis. Les claires-voies de lames d’acier roux des deux bâtiments créent des écrans de densité variable qui conditionnent le point de vue du visiteur et ont pour effet de dissimuler sa présence à la faune présente. Une vision panoramique est privilégiée sur toute surface de plancher. Le concept structural des pavillons consiste en un exosquelette alors que la peau du bâtiment devient porteuse de structure. Tous les aménagements, sur pilotis, émergent de la végétation des herbacées à fort déploiement, suggérant leur existence temporaire. La passe migratoire pour les poissons et l’ouvrage de retenue d’eau existants ont été sécurisés par leur aménagement et contribuent désormais à l’expérience du visiteur.
Le bois a été utilisé pour toutes les surfaces des planchers, les bancs et les plateformes des ouvrages de retenue des eaux. Un minimum de points d’appui au sol limite l’empreinte écologique (six pour l’abri et trois pour la tour). Les structures internes de la tour et celles sous-jacentes de l’abri sont en acier galvanisé, requérant un minime niveau d’entretien.
Amorcé durant l’hiver 2019, le projet a été achevé à l’été 2021. Les parcours et aménagements ont été scrupuleusement gérés en fonction des zones inondables. Les interventions sur le milieu ont eu un impact positif pour la faune, avec l’ajout de zones d’ombre et de corridors de circulation protégés, par exemple. Les visiteurs disposent désormais de sentiers et de passerelles sécuritaires, ainsi que d’abris, de bancs et d’une tour offrant des vues panoramiques sur le marais. Les structures d’acier et de bois ainsi que les stèles utilisées pour l’interprétation sont à la fois discrètes et de facture contemporaine.
Collaboration
Architecte : ABCP architecture
Architecture de paysage : Projet paysage