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Love Park
Par : CCxA, en collaboration avec gh3*
GRANDS PRIX DU DESIGN – 17e édition
Discipline : Paysage & Territoires : Grand Lauréat
Catégories : Architecture de paysage / Architecture de paysage sur le domaine public : Lauréat Platine
Situé au centre d’un nouveau quartier de tours à usage mixte construit sur d’anciens terrains industriels portuaires, Love Park remplace une bretelle d’autoroute des années 1950 par une nouvelle icône et offre le cœur qui manquait à la communauté.
Love Park se trouve sur ce qui était auparavant une bretelle de sortie de l’autoroute Gardiner, construite pour les navetteurs du centre-ville et les industries établies au bord du lac dans cette zone de remblais lacustres. Au cours des vingt-cinq dernières années, en même temps que la revitalisation épique du front de mer de Toronto qui a transformé la rive du lac en une destination métropolitaine, le quartier s’est converti en un quartier résidentiel à usage mixte et de bureaux. Le site de Love Park, qui était un no man’s land pour les automobilistes, optimise aujourd’hui un nœud infrastructurel situé en plein cœur d’une des principales destinations de la ville. Ce point de pivot de l’axe est-ouest du front de mer est un point de rencontre naturel pour entamer des excursions d’une journée, un véritable carrefour au pied de la métropole.
Le projet de développement à grande échelle du quartier n’avait jusqu’à présent pas vraiment mis l’accent sur l’échelle humaine dans le domaine public, malgré le nombre croissant de personnes qui y ont été attirées. De plus, les volumes gigantesques des édifices et les murs-rideaux en verre omniprésents ont façonné un quartier qui nécessitait aujourd’hui une signature unique. La revitalisation du boulevard Queens Quay, au sud du parc, a servi de catalyseur pour accorder une plus grande priorité aux piétons dans le domaine public. De nouveaux parcs et aménagements ont réussi à faire du front de mer une destination locale et Love Park offre désormais un débarcadère et un point d’accès au quartier des finances (au nord) et au lac Ontario (au sud) à l’identité propre et distincte.
Espace de simplicité et de grandeur, Love Park se veut à la fois un espace communautaire et un lieu de rassemblement pour les résidents, les travailleurs, les visiteurs et les touristes. Cet îlot de respiration dans la ville offre une oasis de verdure, à la fois tranquille et stimulante.
La conception de ce parc devait trouver un juste équilibre pour répondre aux besoins des résidents en matière de verdure, au désir de la population active croissante d’avoir un espace pour des activités en plein air pour le déjeuner, et à la création d’une porte d’entrée invitante pour se rendre au Harbourfront Centre et aux îles de Toronto.
Nouveau parc au cœur d’un quartier émergent du centre-ville, Love Park s’inspire de l’universalité sémiotique du cœur pour créer un symbole significatif pour le quartier. De la bretelle d’autoroute à l’oasis de verdure, Love Park devient un refuge urbain à l’attrait universel, adapté à chacun. Les éléments du parc se combinent harmonieusement pour transporter les visiteurs en dehors de la ville. L’espace est ponctué d’un bassin en forme de cœur, entourant un catalpa préservé, auparavant caché au centre de l’ancienne bretelle d’accès à la voie rapide. Un treillis composé d’un complexe filigrane d’arcs soutient des vignes de glycine, et un parc pour chiens offre un refuge ludique aux canidés du quartier. Un voile de feuillage, porté à la fois par des arbres préservés et de nouveaux arbres, estompe la toile de fond urbaine et de petites collines qui bordent le périmètre du parc masquent la circulation des rues avoisinantes.
Le rythme plus lent du parc invite à porter une plus grande attention aux détails et à la réalisation artisanale de nombre d’éléments, qu’il s’agisse de la mosaïque de carreaux rouges posés à la main sur le pourtour de l’étang, du pavé de granit des allées, de la ménagerie de la faune canadienne en bronze sculpté, répartie comme des œufs de Pâques dans tout le parc, ou de la fabrication complexe du treillis.
Les principes fondamentaux d’un espace public réussi – pouvoir s’asseoir où l’on veut, se connecter à la rue, à la lumière du soleil, à la nourriture, à l’eau, aux arbres et à un objet de triangulation – sont réunis pour offrir un espace de joie et d’optimisme, propice à une atmosphère relaxante en toute saison.
D’un point de vue environnemental, Love Park est conçu comme une oasis urbaine qui fournira un espace de rassemblement public bien nécessaire, tout en abordant des questions importantes liées à l’adaptation et à la résilience climatiques. Le parc a été conçu pour agir comme une grande éponge qui capte les eaux pluviales afin qu’elles s’infiltrent dans le sol et les redirige pour qu’elles irriguent les 38 nouveaux arbres du parc. Cela permet également de minimiser les débits d’eaux absorbés par les systèmes municipaux qui fonctionnent déjà à pleine capacité. Le couvert végétal contigu des nouveaux arbres contribuera également à réduire l’effet d’îlot de chaleur urbain dans un lieu où l’ensoleillement est fort et exacerbé par la réflexion des gratte-ciels adjacents.
Love Park a introduit une échelle humaine et une dimension sociale qui l’amène à jouer le rôle de « place publique » de la vie communautaire.
Le jour de l’inauguration a mis en évidence à quel point les nombreux résidents des tours avoisinantes, unis par la triangulation de leur vue sur le parc, n’avaient jusqu’à présent aucun lieu où se rencontrer. Dès la levée des barrières de construction il est apparu évident que Love Park deviendrait la place publique qui manquait à la communauté. On a notamment pu voir les habitants des tours voisines, qui ne s’étaient jamais rencontrés auparavant, heureux de se rencontrer et de partager des photos du site prises depuis leurs balcons pendant la construction. Ce nouveau parc, qui se déploie autour de son étang en forme de cœur – l’idée conceptuelle qui a été le point de départ du projet – offre aux voisins et aux visiteurs l’occasion de voir et d’être vus, unis par les vues sur l’étang qui offre un panorama de la communauté. Il est devenu un équipement de quartier, un lieu où les propriétaires de chiens peuvent socialiser et faire faire de l’exercice à leurs animaux de compagnie, et dont le restaurant adjacent et sa terrasse donnant sur le parc ont vu leur fréquentation augmenter. L’effet emblématique de Love Park en a aussi fait un point de rencontre pour les personnes venant de toute la région métropolitaine. Des enfants font des courses de bateaux télécommandés dans les eaux calmes de l’étang, des couples s’allongent intimement sur la mosaïque, à leur aise au milieu de la foule du parc, des groupes se réunissent et déjeunent sur le mobilier amovible sous le treillis, et des employés de bureau organisent des réunions en marchant autour du cœur. Love Park devient peu à peu un élément de la vie quotidienne de la communauté. À mesure qu’il se développe, avec des arbres de plus en plus grands et des vignes à fleurs qui couvriront bientôt le treillis, Love Park concrétise son ambition d’oasis de verdure au cœur de la ville.
Spécifications additionnelles
Taille
– 2 acres (8093 m²)
Arbres
– 42 arbres au total :
- 38 nouveaux arbres, incluant le ginkgo, le séquoia, le tilleul, l’orme d’Amérique résistant à la maladie hollandaise de l’orme, le tulipier, le platane de Londres, le saule pleureur et l’érable argenté.
- 4 arbres adultes préservés : Catalpa, orme de Sibérie et érable argenté
Étang
– Muret qui borde l’étang :
- Périmètre de 160 mètres carrés recouvert de carreaux de mosaïque en verre smalti mexicain rouge fabriqués par Mosaika à Montréal.
- Sert à la fois de bordure de l’étang et de banc.
– Profondeur de l’étang : de 20 cm à 60 cm
Treillis
– Conçu par gh3* Architects de Toronto
– Des plantes grimpantes ont été plantées pour recouvrir le treillis d’une glycine fleurie, mettant en valeur leur filigrane vert dans le parc. Le système de capteurs intégré dans les fondations favorise la croissance des grandes vignes.
Parc à chiens
– 255 m²
Animaux en bronze
– 9 animaux en bronze placés dans le parc.
– Artistes : Tyler Balko et Marina Guglielmi de l’entreprise torontoise Maker Technical Sculpture Services Inc.
– Les animaux sont tous des reproductions d’espèces indigènes canadiennes : geai bleu, renard, pic-vert, raton laveur, castor, harfang des neiges, lapin, tamia et ourson polaire.
– Parrainés par la Waterfront BIA.
Sièges et mobilier
– 12 tables de style café et 51 chaises déplaçables, 120 mètres de bancs (fabriqués à partir de frêne modifié thermiquement), et un muret de 160 mètres carrés bordant l’étang.
– Le mobilier déplaçable est sponsorisé par la Waterfront BIA.
Collaboration
Éclairage : Ombrages / Éclairage public
Autre : Dan Euser Waterarchitecture Inc.
Autre : Lesley Johnstone (Public Art Curator)