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Résidence de la passerelle
Par : Agence Spatiale
GRANDS PRIX DU DESIGN – 17e édition
Discipline : Architecture
Catégories : Bâtiment résidentiel / Maison privée > 2 000 pi2 (> 185 m2) : Certification Or
Située sur la 9e rue dans le quartier de Limoilou, cette maison de ville a été pensée dans une perspective de densification douce de la trame urbaine. Le projet s’est déployé dans le contexte d’un terrain inhabituel, d’une largeur équivalente à deux lots types du secteur, offrant un potentiel de construction plus important.
Les propriétaires, tous deux architectes, ont vu dans ce terrain et ce bâtiment existant un potentiel que personne d’autre ne voyait vraiment. Plutôt que d’opter pour un multiplex impliquant la démolition du bâtiment existant, les propriétaires ont choisi une approche alternative, préservant ainsi le duplex centenaire datant de 1920. L’idée de conserver le bâtiment existant malgré son état a permis une utilisation judicieuse de l’espace, en respect du contexte, et a permis la pérennité du bâti. La maison de ville prend donc place dans une section de terrain sous utilisée, une dent creuse atypique d’une largeur de moins de 3.5m (12 pieds). Ce choix stratégique en opposition à l’étalement urbain a permis de respecter le caractère du quartier. D’emblée, cette approche de conservation et de réutilisation, et de densification sensible l’utilisation, est pour les concepteurs la manière la plus écologique et conviviale de s’insérer dans un quartier existant.
Ils souhaitaient une maison de ville avec accès au terrain, au rez-de-chaussée et au stationnement, récupérant certains avantages pour les familles de la « banlieue », en version compacte en ville, à proximité des services. Ainsi, le rez-de-chaussée du duplex a été rénové, les anciens garages délabrés ont été démolis, et un nouveau garage double multifonction a été construit côté ruelle, accompagné d’une maison de ville étroite entre le duplex et le bâtiment voisin.
Le choix des matériaux a été guidé par le désir de rester fidèle au caractère de Limoilou tout en introduisant une esthétique contemporaine. La courbe de la façade, qui fait écho aux escalier escaliers hélicoïdaux emblématiques de Limoilou, est d’ailleurs reflétée à l’intérieur de façon omniprésente. On la retrouve à la fois dans les garde-corps et dans les détails intérieurs, adoucissant les angles et les circulations et créant un espace intérieur unique, fluide et fonctionnel. Le choix de revêtements noirs détache la résidence et souligne son étroitesse, avec un langage résolument contemporain.
Le bâtiment déborde à l’arrière pour s’élargir au-delà de la partie centrale. Une façon ingénieuse de récupérer de l’espace, tout en s’ouvrant au maximum à la lumière du sud. Les deux chambres sont dissimulées dans une portion de l’étage du duplex existant. Invisible de l’extérieur, cette stratégie a permis de donner entièrement la nouvelle fenestration aux espaces de vie et de limiter la nouvelle superficie à construire.
À l’arrière, la maison s’élargit et se prolonge en une passerelle donnant accès à une terrasse sur le toit du garage. La cour, qui prend place entre le triplex et le garage, offre un espace intime en plein centre-ville tout en végétalisant un espace qui était autrefois entièrement asphalté. La façade du garage sur cour s’ouvre par deux grandes porte-patio, et s’inscrit en prolongement de la cour à l’abri des intempéries. Une œuvre de Cécile Gariépy anime les portes de garage côté ruelle, en continuité avec les nombreuses murales colorées de Limoilou.