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Centre intégré de traumatologie, d’une unité mère-enfant et d’un service d’endoscopie de l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal
Par : Provencher_Roy et Yelle Maillé, architectes en consortium
GRANDS PRIX DU DESIGN – 16e édition
Discipline : Architecture
Catégories : Bâtiment public / Bâtiment institutionnel : Certification Argent
L’établissement de soins souffrait depuis plusieurs années de la vétusté de ses installations, et il se devait de croitre afin de répondre adéquatement à sa vocation et à ses missions.
La conception de l’agrandissement majeur de l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal permet d’initier la correction de ces problématiques dans une logique de symbiose entre un bâtiment à caractère patrimonial et les exigences de la médecine contemporaine. Une nouvelle aile en forme de « L » abrite dorénavant un centre de traumatologie intégré, une unité mère-enfant, des services d’endoscopie et de cardiologie, une unité de retraitement des dispositifs médicaux, et des laboratoires de recherche et d’enseignement. Le nouveau volume s’intègre harmonieusement aux installations existantes, et maintient la cohérence architecturale du campus hospitalier.
Les étages supérieurs du nouveau volume hébergent les unités de soins intensifs et les chambres des patients, et sont revêtus d’une alternance verticale de bandes de murs pleins et de murs rideaux rythmant la nouvelle façade tout en faisant écho au bâtiment existant. Ces étages semblent flotter au-dessus des niveaux inférieurs vitrés, où salles d’attente et autres zones semi-publiques bénéficient de vues spectaculaires sur le bâtiment d’origine et sur la nature environnante. La conception de ces espaces priorise la lumière naturelle et les vues apaisantes, au bénéfice d’une expérience patient calme et réconfortante.
La nouvelle aile s’inspire d’une recherche organique de lumière sur un site verdoyant remarquablement exposé, composé de nombreuses essences d’arbres. L’agrandissement s’inscrit dans un campus hospitalier où s’harmonisent les surfaces végétales et aménagées, avec l’ajout d’un jardin d’aires minérales et de verdure.
La lumière naturelle qui apaise et soigne l’esprit et le corps est ainsi captée par une fenestration abondante. L’ouverture sur ces aménagements paysagers suscite le mieux-être des patients et du personnel soignant, à travers une relecture rythmique de la fréquence des fenêtres du site originel.
En surplomb des étages inférieurs, le bloc des chambres de soins adopte une matérialité évocatrice de la maçonnerie du bâtiment d’origine. Les matériaux intérieurs empruntent également l’image rassurante et chaleureuse du bois, tout en présentant des facilités de nettoyage et de salubrité nécessaires à un établissement hospitalier.
Une longue artère irrigue les bâtiments historiques vers l’aile moderne et assure la circulation des patients et du personnel. Elle s’ouvre sur une entrée conviviale baignée de lumière pour les rencontres entre personnels et patients. Ce compromis mesuré entre la recherche d’efficacité et le confort des professionnels de la médecine dans leur travail fait ainsi écho aux enseignements des crises sanitaires récentes.
La nouvelle aile est conçue pour s\’adapter à de futures expansions, à mesure que la demande de soins de santé dépasse les capacités des installations. La continuité des bandes en alternances sur les 2 étages de soins critiques et de l’unité mère-enfant, crée une lecture continue et unifiée d’une volumétrie homogène qui établit un socle par-dessus lequel pourra s’adapter l’éventuel ajout d’une volumétrie à trois ou quatre étages de la prochaine phase d’agrandissement de l’aile avant-est.
L’essence de l’approche conceptuelle consiste à masquer la grande complexité des exigences nécessaires à un projet hospitalier sous l’apparence de la simplicité. Cette complexité est distillée dans un langage architectural épuré et constant, évitant de multiplier les différents langages qui contribuent trop souvent à créer un assemblage cacophonique, et offrant à l’HSCM une image identitaire contemporaine tournée vers l’avenir.
Collaboration
Architecture de paysage : Vlan Paysages
Photographe : Stéphane Brügger